Le Cycle du Cercle  est un ensemble de neuf volets, issus d’une considération qui ne cesse de me préoccuper: le monde, la réalité, en dérive, frappés du sceau de l’absurdité, marqués par des malfonctionnements qui ne peuvent mener qu’à l’annihilation.

Attitude fataliste, nihiliste même? Peut-être. En tous cas, les personnages évoluant dans cette réalité n’ont d’autre choix que de s’adapter, accepter ou disparaître. Quel que soit leur trajet, leur mise en récit dans les ouvrages du cycle est teintée d’une dimension satirique, parodique formant en quelque sorte un persiflage de la réalité qui leur échappe.

Je propose, dans chaque volet du cycle, un microcosme ou macrocosme fermé, oppressant, une utopie , dont les habitants ne peuvent s’échapper. Ils y vivent leur inéluctable destin, menant à l’inévitable annihilation, sous l’œil observateur-témoin d’un personnage central, généralement passif, parfois actif, entrainé malgré lui dans la destinée de ce monde. Ce témoin, moi peut-être, est comme un phénix: il traverse tous les volets du cycle, sous des guises variées, retournant du dernier volet vers le premier: la boucle est ainsi bouclée. L’absurdité a gagné!

Les mondes utopiques mis en scène dans les volets du cycle ont une ambiance surréaliste, métaphorique, symbolique, allégorique et parodique, autant dans les faits que dans le langage utilisé pour décrire ce qui s’y passe. Cela va, dans certains volets, jusqu’à l’utilisation assez étendue de néologismes, créant un langage particulier au monde en question.

Les lecteurs fascinés y trouveront par exemple une usine-ville totalement isolée dans un immense désert, accueillant des retraités; une mégapole tentaculaire, ayant couvert le monde existant; un vaste bâtiment décati, fermé, où vivent des fonctionnaires cloitrés; un microcosme réduit à un train en marche vers nulle part; un convoi funèbre lancé dans l’espace en une fusée habitée par des voyageurs en instance de mort; un cirque minable définitivement coincé dans un square; une tour hypothétique abritant des réunions de philosophes; un monde clos où s’affrontent les stupidités hégémoniques des gouvernants.

Ces mondes sont traversés régulièrement par deux agents secrets très ringards émargeant à un service occulte américain existant dans le monde réel. Ce sont Mike Trucker et Jéjé Pinatz, qui n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils viennent faire là et ont, malgré eux, des effets imprévus sur les évènements dans ces mondes utopiques.

C’est dire que le cycle est destiné à des lecteurs avertis.